Etude d’après le Laocoon

Le 14 janvier 1506, à proximité de l'église Santa Maria Maggiore de Rome, fut découvert par hasard l'un des groupes sculptés les plus spectaculaires de l'Antiquité. Ce marbre magnifique montre Laocoon attaqué par deux serpents monstrueux qui s'en prennent aussi à ses deux fils. L'épisode est issu du récit de la prise de Troie qu'Enée fait à son hôte, la reine phénicienne Didon. Enée aperçoit le Troyen Laocoon plaider auprès de ses compatriotes pour qu'ils rejettent le cheval de bois laissé par les grecs sur la plage en fausse offrande aux dieux. Soutenus par Poséidon, les Grecs avaient sa protection, notamment lorsque Laocoon tenta d'immoler le cheval mais fut arrêté par deux serpents puissants sortant de l'eau, attaquant ses fils et lui. Afin de calmer la colère du dieu, les Troyens firent entrer le cheval, ce qui les mena à leur perte car les soldats grecs étaient cachés à l'intérieur de l'animal de bois. 

Lors de la découverte, l'épaule droite de Laocoon et le bras droit d'un des fils manquaient. Bandinelli, vers 1520, suggéra de refaire le bras manquant, en haut, déployé au-dessus de la tête de Laocoon, comme visible au recto. Les florentins, vers 1540, choisirent de prendre une décision un peu différente. Plusieurs copies furent réalisées dont une en marbre par Bandinelli et une en bronze - fondue en 1540-43 pour le roi François Ier, conservée à Fontainebleau. 

Ce dessin permet d'évoquer le travail de réflexion qui accompagna la restauration de 1540 et au vu de sa proximité avec la version moderne, conservée aux Offices, il a sans douté été réalisé à Florence, par l'entourage de Bandinelli.