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Stèle funéraire au nom d’un grand prêtre de Ptah, Ptahmose

XIXe dynastie (1295-1188 av. J.-C.)

Ce monument appartient à un dossier complexe Son propriétaire, PTAHMOSE, grand-prêtre de Ptah à Memphis, se trouve être l'homonyme de personnages ayant exercé les mêmes fonctions . Il s'agit d'une stèle cintrée dont la partie supérieure est occupée par deux yeux-oudjat prophylactiques placés de part et d'autre d'un groupe de signes de lecture incertaine ; l'aspect général, malgré son sommet arrondi, rappelle celui de la stèle-pancarte memphite de l'Ancien Empire.

Le texte d'offrande, constitué de huit colonnes qui se trouve devant lui, rénove I'habituelle formule archaïque "Offrande-que-donne-le-roi"" qui ne disparait pas pour autant. On y lit: "Tout ce qui ne cesse de provenir de la table d'offrande de Rê-Horakhty-Atoum, seigneur du Double Pays et d'Héliopolis, au début de chaque saison, et ce qui se produit dans son sanctuaire est destiné au ka du prince, trésorier du roi de Basse Egypte, ami unique, le Grand-des-artisans (=le grand prêtre du clergé de Ptah à Memphis), PTAHMOSE, défunt, possesseur de dignité". Contrairement à l'attente, PTAHMOSE n'est pas revêtu des insignes de sa charge: le pectoral et la perruque ronde à mèche latérale.

Le style raffiné et maniéré du personnage, le crâne arrondi nettement marqué, I'abdomen saillant légèrement au-dessus de la ceinture, les ridules marquant I'attache du cou, le lobe des oreilles percé, la vigueur du dessin et la fermeté des contours annoncent la période immédiatement postérieure à Amarna, c'est-à-dire les deux règnes brefs de TOUT-ÁNKH-AMON et d'AĪ, marqués, comme on peut le constater ici, par le retour à l'orthodoxie religieuse. En fait, il s'agit du même style que celui de la tombe du général Horemheb à Saqqarah qui s'empara du pouvoir à la mort d'AÏ3, ou bien de celle du sculpteur royal PA-RÊ-EMHEB , tombes dont le musée de Leyde possède d'importants fragments. Notre stèle présente des analogies frappantes avec la stèle de TIY BM 972, fonctionnaire dont la tombe peut être datée des règnes de TOUT-ÂNKH-AMON et d'AÏ.

L'attitude de PTAHMOSE assis sur une chaise à dossier dont le type est attesté depuis les règnes de THOUTMOSIS IV, est stéréotypée. Tenant de la main gauche un sceptre et une serviette pliée à laquelle l'artiste a donné un certain mouvement, il tend la droite vers un guéridon chargé de tranches de pains rabattues à angle droit, tandis qu'une inscription, située de part et d'autre du pied, indique :"mille pains et (mille) vases de bière, mille bovidés et (mille) volailles'", Ses pieds, chaussés de sandales, reposent sur une natte. A son cou figure "l'or de la récompense'" sous forme d'un collier de perles à deux rangs, donné, lors d'une cérémonie, aux fonctionnaires les plus méritants, on peut supposer qu'à l'exemple des tombes de la même période, la stèle de PTAHMOSE pouvait avoir un pendant où le propriétaire, coiffé d'une perruque, profitait des offrandes présentées devant Osiris, afin de se concilier les deux divinités, chtonienne et solaire. 

Malgré la datation présumée (1354-1314 av. J.-C.), l'essentiel manque: les liens de parenté de PTAH MOSE qui nous auraient peut-être permis d'identifier ce dernier avec l'un des homonymes ayant exercé le sacerdoce de grand prêtre de Ptah. A. Moret identifie notre PTAHMOSE à un grand prêtre de Memphis du même nom, ayant vécu sous AMENOPHIS IIl et connu par une statue de Florence  et présent, en effigie, sur la stèle de Leyde. ll s'agit de PTAHMOSE fils de MENKHEPER , sans doute parent de PTAHMOSE fils de DJÉ HOUTY-MES puisque les deux figurent sur la même stèle de Leyde. La tombe du second, à Saqgarah, style d'AMÉNOPHIS III, est bien connue ; celle du premier, pour l'ins tant, reste à découvrir. Admettant l'identité de notre personnage avec PTAHMOSE fils de MEN-KHEPER, le Musée Calvet serait détenteur du troisième document attestant de son existence, fait important car il permettrait de constater, malgré l'épisode amarnien, I'absence de solution de continuité dans la transmission des charges de grand prêtres de Ptah.

Présentation de l'œuvre

Date

XIXe dynastie (1295-1188 av. J.-C.)

Caractéristiques

Matières

Calcaire

H : 61 cm I : 47.7 cm

Données spécifiques

Numéro d'inventaire

A 32

Musée d'accueil
Musée Lapidaire
Provenance

Achat de L'institut Calvet en 1842 à Lunel

Bibliographie et expositions

Bibliographie

EGYPTE ET PROVENCE