Adoration des bergers
1548
L'existence de deux Adoration des bergers de, ou attribuées à, Simon de Châlons rend difficile de suivre la trace de ces peintures.
Outre celle du musée Calvet, il en existe une autre dans l'église Saint-Pierre, qui ressemble beaucoup à celle du musée dans composition, mais avec quantité de variantes dans le détail.
On ignore la provenance de celle de Saint-Pierre, qui n'est pas signée ; elle n'apparaît que dans un récolement fait en 1839 par la fabrique de l'église . Encastré dans une boiserie, le tableau fut déposé en 1860 lors de la restauration de l'église et transporté dans un grenier de la cure. C'est là qu'Alfred Michiels le vit en 1870. Extrait de sa resserre en 1877 et replacé dans l'église, il déchaîna à l'époque une vive controverse dans la presse d'Avignon, certains voulant y voir une oeuvre de Raphaël en personne.
La provenance de l'exemplaire Calvet n'est pas beaucoup plus sûre, mais il est du moins signé et daté. II correspond vraisemblablement au n° 49 du catalogue de Meynet (cat. Avignon 1802), lequel dit qu'il était avant la Révolution dans l'église des dominicains.
Aucune de ces deux peintures ne peut être identifiée avec la Nativité offerte en 1547 à Notre Dame-des-Doms par le chanoine Upayssi. Michiels (1873) aussi bien que Marguerite Roques (1963)admettent sans réserve que les deux oeuvres soient de Simon de Châlons. La différence, soulignée par l'un et l'autre, tiendrait à l'évolution de l'artiste.
Encore proche en 1548 de ses origines flamandes, il aurait ensuite tendu vers un style plus gracieux et aurait cédé à « un sentiment coquet » (Michiels, 1873). C'est une supposition fragile car on ne connaît pas la date de la version de Saint-Pierre, il n'est pas sûr qu'elle soit de Simon de Châlons, et
d'autre part celui-ci, arrivé à Avignon en 1532, avait eu en 1548 le temps de perdre son accent flamand.L'Adoration des bergers présente le même mélange de traits qui révèlent une origine nordique (le paysage, les nombreuses natures mortes qui parsèment la peinture et même la façon de représenter les ruines) avec des emprunts à I'Italie (la Vierge et le saint Joseph).
Présentation de l'œuvre
1548
Caractéristiques
Huile sur bois
H : 1.47 L : 1.50
Données spécifiques
836.26
Echangé en 1836 contre des livres en double
Bibliographie et expositions
La peinture française du XVIème au XVIIIème siècle
Par Georges Brunel, édition Silvana Editoriale, Milano, 2015.