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Vue d'Avignon en 1700

1700

Robert Bonnart (1652-1733), appartenait à une famille nombreuse de peintres, graveurs et éditeurs d'estampes parisiens. Au XVIIIe siècle, on les trouve presque tous dans le bas de la rue Saint-Jacques et vers la place Maubert, principal quartier des libraires et imprimeurs. Il peignait majoritairement des paysages. 

Vue d'avignon prise de la rive droite du Rhône. Ce tableau a été acheté par Mme Pénet installée à Dijon, petite-fille du comte Louis d'Athenosy. Il s'agissait d'une vieille famille d'Avignon, raison pour laquelle on aurait voulu posséder un portrait, en quelque sorte, de sa ville. La vue précise de la ville dans tous ces détails permet de confirmer la datation. L'entrée de Notre-Dame-des-Doms n'est pas encore précédée du terre-plein et des charmants escaliers rocaille construits en partie par Jean-Baptiste Péru et en partie par Jean-Baptiste Franque (1735 et 1748). Le clocher de Saint-Agricole n'apparait pas, pas plus que la coupole de la chapelle de l'Oratoire qui ne fut achevée qu'en 1741. On reconnait facilement les édifices principaux de la ville, à commencer par le pont Saint-Bénezet, que l'on avait renoncé définitivement à réparer depuis 1669. Sur le rocher des Doms sont installés des moulins à vent; les restes du fort Saint-Martin, qu'une explosion avait détruit en 1650, sont sommairement indiqués. Le palais des archevêques, ou Petit Palais, domine le débouché du pont et la porte du Rhône, dont l'entrée est protégée par un ravelin qui ne disparaitra qu'en 1761. Le clocher de Notre-Dame-des-Doms est encadré par la Tour de Trouilllas, la plus haute, et la tour de la Campane. Les flèches de Saint-Pierre et de Notre-Dame-la-Principale ont été rendues plus pointues qu'en réalité. Celle de Saint-Didier se signale par son couronnement trapu. Puis viennent la livrée Ceccano et la façade du collège des jésuites dont la construction était achevée depuis 1661. L'autre établissement des jésuites, le noviciat, élève le dôme de sa chapelle au milieu des arbres, dans un quartier encore peu habité où s'étendaient les jardins de nombreuses maisons religieuses. Bonnart ne s'est pas attardé à décrire le va-et-vient des bateaux et les promeneurs; deux barques et un pêcheur lui suffirent pour l'évoquer. Le peu d'intérêt qu'il porte à ces activités contraste avec le soin que mettra Joseph Vernet à les représenter, cinquante ans plus tard. Les deux cavaliers qui galopent à droite sont sortis tout droit des tableaux de bataille dont Bonnart était spécialiste, soit pour son propre compte, soit comme collaborateur de Van der Meulen. Si l'emplacement, la silhouette et les particularités des principaux édifices sont rendus avec fidélité, on a l'impression que chacun d'entre eux a été surélevé, comme s'il fallait les détacher de la masse des maisons pour les rendre bien reconnaissables. De cette vue d'Avignon, qui situe avec justesse la ville dans le paysage qui l'environne et traduit avec sensibilité la lumière d'une belle après-midi, se dégagent une douceur et un charme qui expliquent l'attrait qu'elle exerçait sur ses visiteurs. 

Georges Brunel. 

Présentation de l'œuvre

Artiste
Robert BONNART
Date

1700

Lieu

Avignon

Siècle
XVIIe siècle

Caractéristiques

Matières

Peinture à l'huile sur toile 

Exposé dans le vestibule de la Galerie Vernet

Dimensions: H: 0,5; l: 1,30

Données spécifiques

Numéro d'inventaire

22.657

Musée d'accueil
Musée Calvet
Provenance

Acquis par L'institut Calvet le 7 mai 1965 de Madame Pénet (Dijon)

Bibliographie et expositions

Bibliographie

Georges Brunel, Catalogue raisonné du musée Calvet d'Avignon. La peinture française du XVIe au XVIIIe siècle, Editions Silvana, 2015