Stèle de Nebsy et Hépou

La surface de la stèle cintrée est divisée en trois registres superposés au-dessous de la lunette du cintre dont les bandes verticales évoquent la corniche à gorge des stèles rectangulaires. Dans le registre supérieur, deux proscynèmes, disposés en deux séries de sept colonnes symétriquement affrontées de part et d'autre de l'axe du monument nomment les dédicataires du monument ainsi qu'une partie de leur parentèle. Un homme et une femme, Nebsy et Hépou, sont attablés de part et d'autre d'un guéridon d'offrandes chargé de victuailles et situé au centre du deuxième registre. 

Assis tous deux sur un siège à dossier bas, ils tiennent un linge plié dans la main. Nebsy tend l'autre main en direction des offrandes tandis que Hépou porte une fleur de lotus à ses narines. Derrière elle, un homme debout, sans doute son frère Rénefânkh, vêtu d'un long pagne à pan tombant en pointe, respire une fleur de lotus. Derrière Nebsy, deux fillettes se signalent par la longue boucle qui constitue leur coiffure : toutes deux se tiennent par l'avant-bras et la première effleure de la main le siège de celui qui est très certainement leur père. 

Au-dessus d'elles, quatre courtes colonnes de texte précisent leur identité. Le registre inférieur reprend le thème du repas funéraire et montre un couple similaire à celui du registre supérieur, Herben et Sathathor, assis de part et d'autre d'un guéridon d'offrandes. Une femme debout pose la main sur le dossier du siège de la dame, soulignant ainsi le lien de parenté qui unit la mère et sa fille, comme le confirme la ligne de texte qui court au sommet de ce registre et identifie les personnages représentés. Un champ vierge marque le bas de la stèle : il a été revêtu au XIXe siècle de la mention « EGYPTIEN » en grandes capitales peintes en rouge et aujourd'hui très effacées.

Textes et décors ont été gravés en creux : les personnages, simplement évidés, ont été exécutés dans le style dit « silhouette ». Seule la dame du registre inférieur a bénéficié d'un traitement différent : la gravure, moins profonde, laisse apparaître les détails du visage et de la chevelure. Quelques rares traces de peinture bleue laissent penser que, comme beaucoup de stèles de la fin du Moyen Empire, l'ensemble des textes et des décors était revêtu de cette couleur.

L.P.