Le peintre repoussant les Vices
XVIIIème siècle ?
Le dessin est monogrammé.
La compréhension de la scène soulève maintes questions. Bien des points demeurent encore obscurs. Nous nous bornons ici à ouvrir quelques pistes.
La lecture repose principalement sur l’interprétation des figures regroupées dans la partie gauche, écartées de la main par le peintre dans un geste souverain. Une hypothèse avancée rattache le sujet -l’Allégorie du peintre repoussant les Vices, à savoir l’Ignorance- à un thème récurrent dans la peinture aux XVIIe-XVIIIe siècle, Alexandre dans l’atelier d’Apelle. Or, aucun élément factuel, à notre sens, ne permet de lier la scène à l’épisode rapporté par Pline l’Ancien. Le souverain macédonien ayant commandé à Apelle un portrait de la « plus chérie de ses maîtresses », Pankaspè, s’étant aperçu que le peintre en était tombé amoureux, la lui donna, « abandonnant ainsi à l’artiste non seulement ses plaisirs mais ses affections ».
Pour autant, la valeur allégorique accordée au groupe de figures paraît assurée. Une femme à demi-nue, à la chevelure désordonnée, tient au creux de son bras un bâton terminé par un curieux et ambigu appendice, une pomme de pin (?). Cet attribut pourrait, sous réserves, désigner un thyrse, attribut des ménades, redoutables compagnes de Dionysos, le grand dieu grec des Mystères.
Cette femme présente à l’attention d’une figure féminine agenouillée, porteuse de deux oreilles d’âne (?) un masque aux traits grotesques, d’une laideur animale. Cet accessoire paraît faire l’objet de la vénération ou de l’ardent désir de la femme agenouillée. Celle-ci pourrait-elle désigner l’Ignorance, abusée par l’Illusion, la Tromperie, personnifiée par la femme au masque ? Cette hypothèse séduisante demande à être étayée.
Présentation de l'œuvre
XVIIIème siècle ?
France ou Italie ?
Caractéristiques
Pierre noire, plume et encre brune, lavis brun sur papier crème, collé en plein,
25,4 cm x 38 cm
Données spécifiques
INV 996.7.866
Donation Marcel Puech à L'institut Calvet, 1996