La piscine

La Piscine, belle gravure à l'eau-forte de Picasso, datée du 23 avril 1921.

C'est Le Bain Turc d'Ingres (Paris, Louvre) qui donne le modèle, obsède l'artiste et l'amène, sa vie durant, à en fouiller toutes les possibles variations. Celle-ci est d'une sérénité parfaite : le nu aux bras levés, est ici allongé, les mains sous la tête propices au sommeil. 
La femme à droite croise les siens, inactive et rêveuse. 
Statues antiques dans l'atrium de quelque villa romaine, ces figures monumentales renvoient à celles de La Course (1922) du musée Picasso à Paris, dans ce moment étonnant de néoclassicisme revu et corrigé par celui-là même qui avait déclenché l'orage cubiste, et s'apprête à démonter à nouveau figures, objets et nature.

La sérénité doucement sensuelle du Picasso néoclassique évoque la sculpture grecque et romaine.
Hommes et femmes de pierre, ils nous parlent de perfection, et leur beauté a été depuis la Renaissance érigée en modèle absolu, s'imposant aux sculpteurs modernes mais à d'autres artistes encore.