Stèle d'Amény

La forme cintrée de la stèle est associée à un motif de palmes occupant toute la surface de la lunette, à l'exception d'une colonne de texte axiale, qui caractérise la corniche à gorge des stèles rectangulaires depuis l'Ancien Empire. Sous cette pseudo-corniche court un bandeau qui se prolonge le long des deux côtés et délimite le champ décoré et inscrit du monument : laissé vierge du côté gauche, pourvu d'un texte en haut, il présente un motif de liens sommairement incisé (quadruple attache dans l'angle supérieur puis trait en zigzag) du côté droit qui rappelle le tore saillant encadrant les stèles rectangulaires sommées d'une corniche. Deux bandes verticales de texte encadrent les registres centraux. Le registre supérieur comporte la traditionnelle scène de repas funéraire au-dessous de trois lignes de proscynème orientées de la droite vers la gauche qui livrent l'identité du principal bénéficiaire de la stèle, Amény. Celui-ci est assis sur un siège à dossier bas. Il tend les bras en direction d'un vase à onguent posé sur une petite sellette placée à ses pieds, et au-delà en direction d'un large guéridon chargé de tranches de pain stylisées que surmonte un empilement de diverses victuailles. Deux vases ovoïdes à couvercle conique flanquent le pied évasé du guéridon. À l'extrémité droite du registre officie un personnage nommé Sénousert et décrit comme le fils d'Amény dans les légendes qui l'entourent : debout, les bras tombant le long du corps, il est vêtu d'un pagne long à pan saillant. Une ultime colonne de texte, gravée plus légèrement que les autres textes, a manifestement été ajoutée dans un second temps derrière Sénousert et mentionne le fils de celui-ci, Rénefséneb.

Le registre inférieur rappelle par sa structure les éléments d'une stèle fausse-porte. Au-dessous de quatre lignes de texte, deux séries de cinq colonnes, dont les textes se lisent depuis le côté droit, matérialisent les « montants » qui flanquent le « passage » de la porte. Celui-ci comporte quatre bandes verticales traversées dans leur tiers supérieur par une double ligne incisée évoquant la natte enroulée qui permettait de clore la porte. Au-dessus de ce « rouleau » sont figurés quatre vases à onguent de type différent ; au-dessous, une liste d'offrande se répartit dans les quatre colonnes. Tous ces textes constituent des formules d'offrandes abrégées au bénéfice de quatorze personnages dont, hormis un seul, le lien de parenté avec Amény n'est pas spécifié.

Personnages, éléments décoratifs et textes sont gravés en creux et présentent encore de nombreuses traces de peinture bleu turquoise.

L.P.