Vue générale à Malaucène

Ce qui fait I'intérêt de la démarche d'Alfred Lesbros dans sa Vue générale de Malaucène, en apparence un dessin au crayon et au fusain, en réalité une huile sur bois peinte avec beaucoup d'habileté à la façon d'un dessin. 
L'illusion est totale, là aussi la technique prend le pas sur l'objet représenté, d'autant plus que le village est à nouveau planté selon la meilleure tradition et que seul le procédé fait ici événement. 
Du fond des âges vient  la représentation du village, territoire gagné sur la forêt originelle et comprenant son obligatoire ceinture de champs annonçant avant qu'on entre dans ses murs la présence de I'homme civilisateur. 
Ces pyramides de maisons, couronnées d'un clocher, abondent dans la peinture primitive italienne, puis dans I’art classique. 
Le développement urbain va faire du village l'antithèse de la ville méphitique, la cellule à dimension humaine que l'on se plait à découvrir, rassurante, dans un panorama.