Tête masculine de statue (Tête de Campanie)

Dans la paroi postérieure, une fenêtre, trop petite pour avoir facilité l'assemblage, a dû servir de trou d'évent; la surface externe est sommairement lissée à l'aide d'une large spatule; l'englobe assez épais ne cache pas la médiocrité du travail de cette face postérieure qui ne devrait pas être présentée. 

Toute la partie antérieure est au contraire moulée et complétée par des éléments rapportés : périphérie des oreilles, mèches glissées devant et sous les oreilles, d'autres collées sur l'armature de la coiffure elle-même disposée en "côtes de melon" à droite ; outre la dissymétrie de la coiffure, la variété des mèches désordonnées relève d'un naturalisme un peu affecté. Au-dessus de l'encolure du manteau, visible sur notre droite, encolure de la tunique qu'il recouvre. Le visage un peu inclinévers la droite est plein, lourd même, les maxillaires, enveloppés, surtout à gauche, le menton globulaire, porté haut et vers l'avant. Les muscles latéraux du cou sont particulièrement saillants. L'expression pensive voire boudeuse tient aux formes et procédés d'expression : au-dessus du menton, un net retrait met en valeur la bouche épaisse, haute mais courte ; protubérant, droit et plat, à racine très large, avec une pointe et des ailes à peine modelées, le nez sépare fortement deux petits yeux enfoncés auxquels les paupières inférieures remontantes confèrent une certaine tristesse.