Acrotère : Masque de Bacchus dit de Rasteau
II° siècle après J.-C.
Ce masque donne à voir une figure juvénile aux traits féminins et expressifs, coiffée d'une perruque (onkos), constituée de grosses boucles en virgule. Au sommet, dans le voisinage d'une zone lacunaire, se déploie une guirlande de feuilles de lierre alternant avec des corymbes. Les feuilles de lierre garantissent l'identification à Bacchus, le Dionysos grec. Le dieu de la fécondité et de l'extase au sens premier du terme (la sortie de soi) n'hésite pas en effet à se travestir. La sculpture prenait place sur les angles d'un mausolée ou la corniche d'un monument funéraire.
Au Ier siècle de notre ère, ce type de décor architectural s'impose dans la province romaine de Narbonnaise, notamment en Provence. Le musée Calvet abrite ainsi une série de cinq acrotères, fruit de fouilles conduites à Vaison à la fin des années 1830. Le mausolée des Fourches- Vielles au nord de la cité antique d'Orange, découvert au début du XXIe siècle, livra plusieurs acrotères ornant le sommet du monument : masques d'Hercule, de Cyclope, de Bacchus, datés entre le Ier et lIe siècle de notre ère. La référence à l'univers tragique sur un monument funéraire a été diversement commentée, certains auteurs y décelant une allusion au thème du mimus vitae (l'imitation de la vie). A tout le moins, le motif traduit un goût très vif pour le théâtre.
O.C.
Présentation de l'œuvre
Rasteau
1846
II° siècle après J.-C.
Rasteau, Gaule romaine
Caractéristiques
Molasse de Beaumont
54 x 47 x 16 cm
Données spécifiques
G179
Achat de L'institut Calvet en 1847
Bibliographie et expositions
Mirabilis collections d'Avignon, SilvanaEditoriale, sous la direction de Pascale Picard