Autoportrait
L’identité du modèle a posé problème. On a pu l’établir en comparant notre toile avec un Portrait de Nicolas Mignard par son fils Paul (1641-1691), conservé au musée des Beaux-Arts de Lyon.
Ce portrait a été longtemps regardé comme celui du fils aîné de Nicolas Mignard, Pierre II. C'est ce qu'affirment tous les anciens catalogues du musée. Le mérite d'avoir rétabli I'identité du modèle revient à Adrien Marcel.
C'est lui qui a rapproché le tableau du morceau de réception à l'Académie de Paul Mignard, autre fils de Nicolas, reçu le 11 juin 1672 ; l'oeuvre est conservée au musée de Lyon. On y voit Nicolas Mignard en train de travailler à une Annonciation, laquelle est aujourd'hui conservée à Notre-Dame-des-Doms et datée de 1637.
Ce rapprochement, repris par Gilles Chomer dans une lettre du 25 juin 1983 à Georges de Loÿe (documentation du musée Calvet), rencontre toutefois une difficulté qui tient à l'âge du modèle. Celui du tableau d'Avignon est un homme d'une cinquantaine d'années ; or Nicolas Mignard n'en avait que trente-et-un en 1637. On peut répondre que Paul Mignard, peignant un portrait de son père mort, se sera servi d'un autoportrait resté dans la famille sans s'inquiéter de l'écart chronologique entre les deux tableaux, l'Annonciation de 1637 et l'autoportrait qu'il faut placer plutôt vers 1655.
Cette hypothèse est renforcée par l'existence d'une gravure de Michel Aubert publiée dans l'édition de 1762 de l'Abrégé de la vie des plus fameux peintres de Dezallier d'Argenville où elle illustre la vie de Nicolas Mignard.
Or Dezallier précise que cette estampe a été gravée d'après une peinture conservée à Avignon, dans la famille de l'artiste.
Présentation de l'œuvre
Caractéristiques
Huile sur toile
H : 0.76 L : 0.61
Données spécifiques
836.42.2
Don en 1890 à L'institut Calvet
Bibliographie et expositions
La peinture française du XVIème au XVIIIème siècle
Par Georges Brunel, édition Silvana Editoriale, Milano, 2015.