Bol inscrit
XVe siècle ?
Cette sorte de bol à bord épais est très répandu à partir du XIVe siècle, le profil des parois pouvant varier, du plus courbe au rectiligne. On a souvent attribué la production de métaux à décor simplement gravé au XVe siècle, époque à laquelle la production de métal incrusté aurait presque disparu. Certes, la fin du XIVe et la première moitié du XVe siècle ont été marqué par une crise économique et la raréfaction des métaux précieux, notamment de l'argent [1]. Mais il semble qu'une production de métal simplement gravé ait cohabité avec celle de vaisselle incrustée plus luxueuse. Ce bassin illustre donc une production plutôt commune, plus rarement publiée bien que présente en grand nombre dans les collections publiques et privées. Ce type de production a perduré à la période ottomane et le savoir-faire des dinandiers s'est maintenu jusqu'au XIXe siècle, où de nombreuses imitations de pièces mamloukes ont été fabriquées à destination d'une clientèle européenne gagnée par le goût orientaliste. La datation de cet objet s'avère malaisée : l'inscription, dans une écriture très relâchée difficile à déchiffrer. La présence des mots inscrits signifiant « l'eau douce », pourrait renvoyer à la fonction de ce récipient : différentes sources mentionnent des échoppes proposant de l'eau pure ou parfumée dans des bols de métal finement ouvragés [2] ou l'utilisation par les sultans eux-mêmes de bols de métal (t?sa) pour boire [3]. Le répertoire décoratif, assez limité, offre peu de points de comparaison précis. Les motifs de tresse et de tige végétale sont assez communs, de même que les lancettes de la partie inférieure de la panse (voir 4.76 : bol R 67). L'enroulement serré de tiges sur lequel se détache l'écriture, avec son traitement cranté, apparait sur quelques métaux publiés : un tambour de la collection Medina [4] , un bol conservé à l'Ermitage de Saint-Pétersbourg [5] , un autre bol au Muséeum für Islamische Kunst de Berlin [6]. et surtout une coupe sur pied à paroi évasée du musée national de Damas, qui montre en outre des similitudes d'écriture [7]. Le motif proche du croissant répété sous le fond est en revanche inhabituel. Tous ces éléments, ainsi que la forte teneur en cuivre du métal, indiquée par sa teinte rougeâtre, conduisent à proposer plutôt une date ultérieure à la fin du XIVe siècle.C.J. [1] voir à ce sujet Allan 1984.[2] Behrens-Abouseif 2005, p. 156.[3] Behrens-Abouseif 2009, p. 157.[4] Atil 1981, p. 110-111, n°40.[5] Behrens-Abouseif 2009, p. 154. fig. 11.[6] Behrens-Abouseif 2010, p.183, fig. 115.[7] Publiée dans Milwright 2003, p.100, fig.8.
Présentation de l'œuvre
Région
Egypte ou Syrie
Date
XVe siècle ?
Lieu
Egypte ou Syrie
Siècle
XVe siècle
Caractéristiques
Matières
Alliage cuivreux, décor gravé
Données spécifiques
Numéro d'inventaire
R 66
Musée d'accueil
Musée Calvet