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Esquisse du plafond de la chapelle des grands carmes d'Aix-en-Provence

Jean-Baptiste DANIEL

Lors de son acquisition, cette peinture était attribuée à "un Mignard" sans plus de précision ; le catalogue de 1924 l'en registre comme Pierre II. Le sujet du compartiment central était correctement identifié : Élie emporté sur un char de feu. Ce prophète apparaît dans les deux autres compartiments : Elie montrant aux prêtres de Baal une nuée qui s 'élève et la Transfiguration, où le Christ se montre entre Moise et Elie. 
Quoiqu'elle fût depuis longtemps présente au musée Calvet, elle n'a pas figuré dans l'exposition sur la peinture en Provence au XVII ème siècle. C'est seulement quelques années plus tard que Marie-Christine Gloton a reconnu qu'elle était un projet pour l'église des grands carmes d'Aix-en-Provence, et a identifié l'auteur.

Jean Boyer (1971, p. 108-109) avait auparavant reconstitué l'histoire malheureuse de ce décor, qui a dû être un des plus spectaculaires de la ville. Commandé en 1682 par les prieurs de la confrérie de Notre-Dame-du-Scapulaire aux frères Jérôme et Jean-Baptiste Daniel, le travail fut en fin de compte exécuté par le plus jeune des deux. En 1791, ce plafond a été décrit par Fauris de Saint-Vincent qui a relevé la date de 1691 et la signature de Jean-Baptiste Daniel. La vente de l'édifice allait bientôt conduire à sa destruction totale.

Une esquisse pour la partie centrale, Elie enlevé au ciel, a été reconnue et publiée par Marie-Christine Gloton (Gloton, 1976, et Marseille. 1978). Elle s'écarte notablement du sujet principal tel qu'il est figuré dans le tableau d'Avignon. Élisée est sur terre, séparé d'Elie par une bande de nuages ; la peinture du musée Calvet montre une scène plus fantastique où un ange enjambe les chevaux en plein élan et semble arracher au monde terrestre Elie dont le manteau tombe sur Élisée prosterné. Pour la date de 1691, le plafond des grands carmes, tel que l'esquisse d'Avignon permet de l'imaginer, montre beaucoup d'originalité par rapport à la mode de Rome comme à celle de Paris. 
L'architecture feinte y joue le rôle principal. Deux puissants arcs en plein cintre, vus en perspective, divisent la voûte en trois travées. Les deux extrêmes sont ornés de colonnes torses disposées selon un plan carré et portant en leur centre des compartiments octogonaux; la travée du milieu est au contraire garnie de colonnes à fût droit rangées en ovale par groupes de deux. Cet ensemble vertigineux, qui fait songer aux constructions imaginaires de Véronèse, témoigne du goût aixois pour les fausses architectures dont Jean Daret avait donné en 1654 un modèle saisissant à l'hộtel de Châteaurenard.

Présentation de l'œuvre

Artiste
Jean-Baptiste DANIEL

Caractéristiques

Matières

H : 1.70 L : 0.60

Données spécifiques

Numéro d'inventaire

912.2

Musée d'accueil
Musée Calvet
Provenance

Achat de L'institut Calvet en 1912

Date entrée

Bibliographie et expositions

Bibliographie

BRUNEL Georges, La Peinture Française du XVIe au XVIIIe siècle, 
 

Silviana Editoriale, Milan, 2015

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