Etude d’homme en train de frapper
XVIe siècle
Ce dessin est un recto verso. Le verso est l'Etude de costume de moine.
L'attribution à Jacopo Tintoretto apparaît pleinement justifiée par la typologie de la figure bondissante et les traits enchevêtrés, par la technique au fusain avec de légers estompages sur un papier bleu taché par son usage prolongé dans l'atelier, usage confirmé par la présence au verso d'une étude schématique de moine exécutée par un élève.
Le geste de l'homme en mouvement, avec le bras droit levé dans l'acte de frapper une cible non indiquée avec un objet long, dont le contour répété pourrait indiquer la variante directionnelle d’une épée ou les lanières d'un fouet, convient soit à une bataille, soit à une flagellation. Il n'apparaît de manière ponctuelle dans aucun des tableaux de Tintoret représentant ces sujets, mais les similitudes avec certaines de ses figures ne manquent pas car l'on sait qu'il travaillait avec des petits modèles sculptés placés dans des directions diverses.
Que l'on considère en particulier le guerrier au deuxième plan à droite dans la Bataille de l'Adige, aujourd'hui à l'Alte Pinakothek de Munich, dans la série des Fastes des Gonzague de 1578-1580, inversé par rapport à notre figure; le guerrier avec le bouclier dans la Bataille d'Argenta au plafond de la salle du Grand Conseil de 1579-1582, vu d'en dessous et d'un autre point de vue ; le flagellateur de gauche avec une position analogue de la tête et du bras gauche dans la Flagellation de localisation inconnue (Pallucchini-Rossi, 1982, n A 100) et, en position inversée, celui de droite de la Flagellatton de l'église du Redentore à Venise, exécutée vers 1588 par Domenico Tintoretto mais d'après un projet de Jacopo (Pallucchini- Rossi, n 104). Si le traitement excessivement concis de la tête par des points et des segments, les contours hâtivement tracés du bras gauche ou les lignes ondulées de la jambe gauche n’ont pas la force des meilleurs exemples du Tintoret, au point de rappeler la feuille du Gabi netto Nazionale delle Stampe F.C. 15556, attribuée à Domenico (Tietze-Tietze Conrat, 1944, n° 1859), le mouvement de la figure entière, les fortes griffures sur le cou et le buste, les solutions rapides pour la pose de la jambe droite se retrouvent cans quelques-unes des feuilles les plus sûres du Tintoret: nos 12987 F et 12965 F des Offices, la première pour la Bataille de l'Adige citée plus haut (Rossi, 1975, fig. 125 et 137), no 716 de l'Ashmolean (Rossi, 1975, fig. 148), no D758 d'Edimbourg (Andrews, 1968, n 812). Cependant, c’est surtout le n° 1913-3-31- 196 du British Museum pour l'un des soldats de la Bataille de Pavie dans la série mentionnée plus haut des Fastes des Gonzague (Rossi, 1975, fig. 134) qui montre le même élan, le même enroulement de lignes sur les jambes et les bras, les mêmes traits en gouttes » pour suggérer les vêtements; les variantes de la Jambe droite sont presque superposables.
A.F.T.
Présentation de l'œuvre
XVIe siècle
Caractéristiques
Fusain, papier bleu
H : 29cm ; L : 18,2cm
Données spécifiques
996.7.297
Don de Marcel Puech à L'institut Calvet en 1996
Bibliographie et expositions
Dessins de la Donation Marcel Puech par Philippe MALGOUYRES - Paparo Edizioni