Figurine en ivoire
Le socle en métal qui porte cette statuette date des années trente ainsi que l'écrin qui la conserve. Donné en 1937, l’objet perpétue le souvenir d'un poète disparu en 1860, Théo Chabert, auquel il dut appartenir. La figurine elle-même est cependant beaucoup plus ancienne et présente tous les caractères d'une œuvre de la seconde moitié du XVIe siècle.
Juchée sur deux têtes grotesques opposées qui appartiennent au répertoire décoratif mis à la mode par les Maniéristes italiens - Rosso et Primatice à Fontainebleau pour François I et Henri II - une femme nue, une jambe engagée entre les masques, l'autre semblant les chevaucher, retient une draperie. Le mouvement qui l'anime rappelle fortement celui des Nymphes dans le Triomphe de Galatée peint au plafond de la Farnésine à Rome par Raphaël, très tôt popularisé par la gravure (Marc Antonio Rarmondi, 1514) et issu de la statuaire antique tout en manifestant un élan et une grâce d'un genre nouveau.
L’objet, qui a acquis une belle patine dorée au fil du temps, étonne encore aujourd'hui par l'association de la jeune beauté de cette Vènus d’ivoire et des visages renfrognés des vieillards qui lui servent de socle et de matrice, caprice d'un artiste qui aurait voulu rendre hommage aux paradoxes de la nature
P.P.
Présentation de l'œuvre
Données spécifiques
sn
Don Gimet à L'institut Calvet 1937