Livre d'heures de Valréas
vers 1350
L'institut Calvet est très reconnaissante envers
Monsieur THOMAS BERGQVIST RYDÉN,
chercheur de l’Université de LUND en Suède, qui lui a permis de retrouver quarante feuillets d’un manuscrit du XIVe siècle qui lui avaient été volés entre 1954 et 1979 dans sa bibliothèque de livres anciens créée en 1811. Seuls douze feuillets avaient été conservés.
La Bibliothèque-Musée Calvet devenue Fondation Calvet est l’une des institutions les plus anciennes d’Avignon. La richesse de ses collections est due à son fondateur Esprit Calvet et aux innombrables dons et legs dont elle a bénéficié au cours de deux siècles d’existence.
Ce manuscrit enluminé a été acquis par L'institut Calvet le 24 février 1893 et inscrit sous la cote MS 1903 de l’inventaire de la Bibliothèque du Musée Calvet-Fondation Calvet, seule bibliothèque existant à Avignon entre 1826 et 1984.
M. Thomas BERGQVIST RYDÉN trouva une partie des feuillets disparus sur une plate-forme en ligne en 2003 et continua à en acheter peu à peu, en toute bonne foi, jusqu’en 2011.
Il prit alors l’attache de l’Institut de recherche et d’histoire des textes et s’aperçut ainsi qu’ils étaient répertoriés au Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France.
Il décida de restituer les trente-six feuillets en sa possession et, ne connaissant pas l’existence de L'institut Calvet, s’adressa à la Bibliothèque Ceccano de la Ville d’Avignon où est déposé depuis 1984 le fonds ancien de L'institut Calvet.
En octobre 2018, M. Thomas BERGQVIST RYDÉN avertit L'institut Calvet de la présence de quatre autres feuillets dans une vente publique à Paris. Par l’intermédiaire de son avocat, la Fondation demanda l’annulation de la vente et grâce à l’action du Service des Musées de France de la Direction Générale des Patrimoines et de l’Architecture au Ministère de la Culture, parvint ainsi à reconstituer l’ensemble des cinquante-deux feuillets de ce livre de prière.
Enfin, en septembre 2019, avec l’aide du ministère des Affaires Etrangères, de l’Ambassade de France en Suède et des autorités Suédoises, les feuillets en possession de M. Thomas BERGQVIST RYDÉN ont été rapatriés en France et ont rejoint le Fonds Ancien de L'institut Calvet.
M. Thomas BERGQVIST RYDÉN, invité à Avignon se verra remettre en remerciement de sa démarche généreuse :
Les insignes de chevalier dans l’ordre des Arts et Lettres au grade de Chevalier par le Directeur Général des Patrimoines et de l’architecture, M. Jean-François HEBERT,
La médaille de la Ville d’Avignon par Mme Cécile HELLE, Maire d’Avignon et présidente de L'institut Calvet,
La médaille d’Esprit Calvet par M. Bernard GAMEL-CAZALIS, Exécuteur Testamentaire de L'institut Calvet.
Avignon lieu d’enluminure de livres au XIVème siècle
La présence des Papes a permis un fort développement des écrits religieux et des manuscrits juridiques enluminés au XIVème siècle à Avignon.
Les nombreux couvents, la cour pontificale, les élites et les personnages de haut rang ont passé des commandes à des ateliers monastiques mais aussi laïcs : celui de Jean de Toulouse ou le « Liber Visionis Ezechielis » atelier itinérant qui vers 1325 a enluminé à Avignon le « décret de Tortosa » ainsi que la « Queste du Saint Graal » qui a l’armoirie du Pape Jean XXII (1316-1334).
Les connexions entre Avignon et Toulouse ont été nombreuses. L’union entre artistes et commanditaires des deux villes a permis la production de manuscrits d’une grande qualité, fruits des échanges et expériences et de connaissances comme le « Décret de Gratien » qui est conservé à Avignon BM.MS 659.
Les « Constitutiones Clementinae » en sont un autre exemple. Cette collection de textes normatifs canonique a été commandée par le Pape Clément V (1305-1314) et publiée à Avignon par le Pape Jean XXII.
Pendant le Grand Schisme d’occident (1378-1417 Clément VII et Benoît XIII), une émulation artistique s’est aussi développée dans Avignon, cité cosmopolite, y compris lors des tensions grâce à l’influence des artistes du Nord, de Catalogne, du Portugal et de l’Italie du Nord
Présentation de l'œuvre
vers 1350