Médaillon hémisphérique au type d'Ammon

 L'œuvre désigne Ammon, divinité syncrétique associant Amon, « le caché », le puissant dieu de Thèbes et Zeus, la principale divinité du panthéon hellénique. Dès l'époque archaïque, l'oracle d'Ammon, installé dans l'oasis libyenne de Siwah, connut un grand succès et serait, suivant J. Leclant, une filiale de l'oracle de Thèbes, capitale de l'Egypte au Nouvel Empire. Les colons grecs installés en Cyrénaïque (l'actuelle Libye) après le milieu du Vile siècle av. J.-C. adoptèrent son culte et le propagèrent en Grèce continentale dès le Vie siècle av. J.-C., principalement dans le Péloponnèse. 

Au IVe siècle av. J.-C., Alexandre le Grand consulta l'oracle de Siwah. Suivant la légende, le dieu l'aurait reconnu comme son fils. Ammon est à l'origine un dieu de l'eau et de la fécondité. Il se distingue également par son caractère bénéfique, secourable et ses pouvoirs s'étendent aux défunts. Enfin, à l'époque impériale, le dieu passait pour protéger l'armée. Son effigie s'observe sur de petits médaillons en bronze portés sur les cuirasses ou les phalères. Ce médaillon offre les traits d'un homme d'âge mûr, barbu. La forme évoque un bouclier (clipeus). Le bouquet de fleurs et de fruits surgissant au-dessus du front du dieu, retenu par une taenia (bandelette), met l'accent sur la parenté qu'entretient Ammon avec Dionysos, divinité de la végétation jaillissante. 

L'origine même de la légende d'Ammon démontre une intégration au cortège dionysiaque, rappelle Marie-Odile Jentel. Selon Nigidus Figulus (auteur du ler siècle ap. J.-C.), un bélier mena Dionysos, dont les troupes mouraient de soif en Afrique, jusqu'à l'oasis de Siwah. Le dieu appela l'animal « Jupiter (Zeus) Ammon » et l'installa parmi les constellations.

O.C.