Portrait d’André Gide sur son lit de mort
1951
De tous les portraits d'artistes, le « dernier portrait » comme I' intitulaient les commissaires d'une exposition consacrée au portrait funéraire, est le plus nourri de tous ces sens.
Portrait-bilan, en quelque sorte, il vient annoncer la fin d'une carrière et la couronner. A cet égard, le Portrait d'André Gide sur son lit de mort remplit bien un double office : rendre évidente la noblesse du masque mortuaire, métaphore du talent créateur de l'artiste mort; donner à I'artiste vivant l'occasion de montrer le sien et André Bourdil ne s'en est pas ici privé.
En 1951, date de la mort de Gide - qu'il connaissait puisque marié à Marguerite Taos Amrouche, grande spécialiste du chant berbère, il était aussi le beau-frère de Jean Amrouche, secrétaire de l'écrivain - Il aborde la phase abstraite de son travail, et tente un compromis entre la nécessité de décrire un visage et le besoin d'en faire une oeuvre plastique à part entière. Les chairs et le profil sont pris dans un réseau anguleux et dynamique qui n'est pas sans rappeler le Cubisme et fait ici contrepoids à l'immobilité de cette tête.
Présentation de l'œuvre
1951
Caractéristiques
Crayon sur papier crème
46.5 cm x 57 cm
En bas à gauche : André Gide sur son lit de mort
Données spécifiques
22974
Don de l'auteur en 1978 à L'institut Calvet
Bibliographie et expositions
Un Jour.
Oeuvres sur papier du XXème siècle
De Pierre Provoyeur
Fondation Calvet éd.2002