Portrait de Laure de Noves, à la fleur (dit Catherine de Cabassole de Réal)
Laure de Noves (1308-1348)
Le visage de Pétrarque est connu par des documents remontant à l'époque même du poète. Il n'en va pas de même pour Laure de Noves. L'origine de ce tableau n'est pas connue. Vigne, qui l'a donné en 1834, dont il était administrateur, déclarait le tenir des frères Bruneau, « anciens magistrats » de la ville d'Avignon, lesquels l'avaient eu eux-mêmes de la famille de Sade (Cat. 1836).
Il pourrait toutefois s'agir d'une autre dame de Sade que la Laure aimée de Pétrarque. C'est le point de vue qui a été défendu en 1880 par Gustave Bayle. S'il s agissait de Laure de Noves, qui a vécu dans la première moitié du XIVe siècle, elle devrait être coiffée du voile que les femmes revêtaient à cette époque. Or la robe est de celles qui se portaient à la fin du XIVe siècle ; le détail caractéristique est la manche avec ses crevés aux articulations et à l'arrière du coude.
D'autre part que la fleur est un coquelicot, qui se dit en provençal reala ou rouala ; le rébus désignerait Catherine de Cabassole de Réal, petite-fille de Catherine de Sade, le modèle du tableau (cat. n° 261).
Deux estampes correspondent au tableau d'Avignon, l'une dans le même sens et l'autre inversée. La première porte la signature de Desrochers.
Une inscription placée dans un cartouche sous le portrait dit : La belle Laure, l'a bien aimé [sic] de Pétrargue elle naquit à Avignon et y mourut en 1314 [sic] âgée de 31 ans. Le roy François 1er fit l'épigraphe ci-dessous ; une autre inscription en dessous reproduit les vers qu'aurait composés le roi :
"Ô gentille âme étant tant estimée
Qui te pourra louer qu'en se taisant.
Car la parole est toujours réprimée,
Quant le sujet surmonte le disant ".
L'autre estampe ne porte aucune signature. Elle est seulement accompagnée de l'inscription suivante: Laura Sada Avinionensis Petrarchae musa celebris. D'une exécution plus expéditive et moins précise que la première, elle est certainement plus ancienne.
Le portrait peint dans le même sens que la gravure de Desrochers, ne présente que peu de variantes qui semblent à mettre sur le compte de la maladresse du peintre. Nous pensons donc que le tableau Calvet recopie la première estampe et que ce n'est pas le portrait d'une dame, Catherine de Cabassole ou une autre, qui aurait été vu comme un portrait de Laure, mais qu'il prétend bien représenter, rétrospectivement, la femme aimée par Pétrarque.
Présentation de l'œuvre
Caractéristiques
Huile sur toile
H 0.63 L 0.46
Données spécifiques
834.2
Don Vigne en 1834 à L'institut Calvet
Dépôt temporaire au Palais du Roure
AVIGNON
Bibliographie et expositions
La peinture française du XVIème au XVIIIème siècle
Par Georges Brunel, édition Silvana Editoriale, Milano, 2015.