Statue d’hippopotame
Epoque proto-dynastique ou début de l’Ancien Empire (avant ou après 2700 av. J.-C.)
Avec le crocodile, ennemi héréditaire de sa progéniture comme le montrent avec force détails les bas-reliefs de l'Ancien Empire, ce pachyderme que craignent les paysans pour les ravages qu'il occasionne aux cultures, vit en bandes dans les zones marécageuses et les fourrés du Nil. Il n'est pas rare de le voir émerger, la gueule béante, couvert de plantes aquatiques, au moment où le tranquille chasseur d'oiseau au bâton de jet s'y attend le moins, renversant le fragile esquif et ses occupants, scène que le dessinateur, soucieux de la dignité de ses modèles, se garde bien de représenter. Ce suiforme, dont le mâle à l'époque tardive évoquait la silhouette redoutable du dieu Seth, faisait I'objet d'une chasse sans merci de la part des riverains du Nil, bien que la femelle eût prêté ses traits à plusieurs déesses de la maternité, Opet, Thouéris, voire aux constellations - les "truies célestes" -, particulièrement aux décans, qui, de par leur taille gigantesque, rappelaient aux Egyptiens ce pachyderme.
Avec le crocodile (S211-212), ennemi héréditaire de sa progéniture comme le montrent avec force détails les bas-reliefs de l'Ancien Empire, ce pachyderme que craignent les paysans pour les ravages qu'il occasionne aux cultures, vit en bandes dans les zones marécageuses et les fourrés du Nil. Il n'est pas rare de le voir émerger, la gueule béante, couvert de plantes aquatiques, au moment où le tranquille chasseur d'oiseau au bâton de jet s'y attend le moins, renversant le fragile esquif et ses OCcupants, scène que le dessinateur, SOucieux de la dignité de ses modèles, se garde bien de représenter. Ce suiforme, dont le mâle à l'époque tardive évoquait la silhouette redoutable du dieu Seth, faisait Il'objet d'une chasse sans merci de la part des riverains du Nil, bien que la femelle eût prêté ses traits à plusieurs déesses de la maternité, Opet, Thouéris, voire aux constellations - les "truies célestes" -, particulièrement aux décans, qui, de par leur taille gigantesque, rappelaient aux Egyp tiens ce pachyderme 2. S111. Cet animal, dont l'espèce proliférait en Egypte dès l'antiquité, fit l'objet d'une considération particulière. Dès l'époque préhistorique et proto dynastique, on rap pela sa silhouette par des amulettes, des figurines ou des statues 4, des palettes à fardb et des vases 6. On orna même des coupes de son effigie 8112. L'hippopotame du Musée Calvet compte parmi les pièces les plus intéressantes de ce type conservées dans les collections publiées du monde entier. L'appro che naturaliste du sujet le différencie des statuettes pro albâtre, beaucoup plus stylisées, particulièrement celle de la Glyptothèque Ny Carlsberg, à Copenhague, qui date vraisemblablement de 'époque thinite 8. Le stu péfiant réalisme de l'hippopotame du Musée Calvet appa raîtrait dans toute sa splendeur si l'animal n'avait pas quel que peu subi les atteintes du temps mais aussi, plus ré cemment, les coups de pinceaux malheureux d'ùn peintre
Cet animal, dont l'espèce proliférait en Egypte dès l'antiquité, fit l'objet d'une considération particulière. Dès l'époque préhistorique et proto dynastique, on rappela sa silhouette par des amulettes, des figurines ou des statues , des palettes à fard et des vases. On orna même des coupes de son effigie.
L'hippopotame compte parmi les pièces les plus intéressantes de ce type conservées dans les collections publiées du monde entier. L'approche naturaliste du sujet le différencie des statuettes pro albâtre, beaucoup plus stylisées, particulièrement celle de la Glyptothèque Ny Carlsberg, à Copenhague, qui date vraisemblablement de l'époque thinite. Le stupéfiant réalisme de l'hippopotame apparaîtrait dans toute sa splendeur si l'animal n'avait pas quelque peu subi les atteintes du temps mais aussi, plus récemment, les coups de pinceaux malheureux d'un peintre en bâtiment. Sa démarche lourde et hésitante, au sortir de l'eau où il se meut avec aisance, se remarque au léger décalage des pattes arrière qui indique le mouvement. La tête, énorme, bascule en avant sous son poids; la saillie des narines que l'animal pince dès qu'il plonge pour échapper au danger et qui affleurent à la surface de l'eau lorsqu'il flotte, au repos; les yeux globuleux, ordinaire ment jaunâtres et mi-clos qu'il ouvre paresseusement; les quatre arêtes qui se dessinent sur son muffle : le tracé de la bouche, auxquels il faut ajouter les plis que dessine la peau sous le cou, forment des détails caractéristiques de cet amphibie qui témoignent de la familiarité de l'artiste avec son modèle.
Cet objet représente sans doute un ex-voto qui rappelait le sacrifice, attesté dès l'Ancien Empire, lors de la "fête de l'hippopotame'", d'un pachyderme blanc (hedjet) sans écarter pour autant un hippopotame gravide comme semblerait le démontrer l'association, dans les tombes du Moyen Empire, de concubines du mort et de cet animal en fritte émaillée bleu turquoise dont l'aspect ne peut traduire celui, nuisible, de l'espèce mais plutôt l'exemple par excellence de la fécondité associée au principe féminin sur lequel insiste la forme gironde des concubines.
La découverte, dans les fouilles des arasements du temple jubilaire d'Aménophis ll, sur la rive gauche de Thèbes, des fragments d'un gigantesque hippopotame en albâtre, semble faire pencher la balance en faveur, pour le cas présent, de la première hypothèse.
A en croire les traits particulièrement réalistes de cette oeuvre qui s'écarte des représentations caricaturales de l'époque thinite, mais aussi de celles, plus nombreuses, du Moyen Empire, I'Ancien Empire, connu pour sa belle école animalière, doit être évoqué, et particulièrement la Ve Dynastie qui fournit des tableaux saisissants de vie comme dans la "Chambre des Saisons". On peut suggérer, comme lieu de provenance, un temple funéraire ou divin où ce simulacre perpétuait le massacre rituel, par le roi, de cet animal.
S.A
Présentation de l'œuvre
Epoque proto-dynastique ou début de l’Ancien Empire (avant ou après 2700 av. J.-C.)
Caractéristiques
Albâtre
H. 18.5 x 37.5 x 14.4 cm
Données spécifiques
A48
Achat en 1838 par L'institut Calvet
Bibliographie et expositions
Egypte et Provence