16 September 2022
Un nouveau "Mignard" dans les collections de L'institut Calvet
Acquisition par L'institut Calvet d'un portrait rarissime de Pierre-François Tonduti, seigneur de Saint léger (1583-1669).
Huile sur Toile peinte par Nicolas Mignard (1606-1668).
Ce tableau de 1658 est celui d'un éminent avignonnais, Recteur du Comtat, Primicier de l'Université. Mathématicien et Astronome il fut proche du jésuite Anasthase Kircher, célèbre érudit.
Avignonnais Nicolas Mignard devient peintre de Louis XIV. Il fit en 1661 le portrait du Roi que Marcel Puech a donné à L'institut Calvet en 1998.
Historique :
Dans ce portrait, récemment apparu sur le marché de l’art parisien et jusqu'à aujourd'hui non identifié, la main du peintre Nicolas Mignard d'Avignon est bien reconnaissable. Une gravure confirme cette paternité. Elle nous révèle aussi l'identité du personnage représenté : Pierre-Francois Tonduti de Saint-Léger (1583 - 1669). Les traits du modèle de notre tableau sont en effet reproduits, avec une grande fidélité, dans un portrait gravé qui figure en tête d'un traité juridique publié à Lyon en 1659.
La formule « N. Mignard delin. » que l'on trouve aussi dans son portrait gravé montre que Francois de Poilly a travaillé à Paris non pas directement d'après le portrait peint par Nicolas Mignard - ce tableau est certainement resté en Avignon chez Tonduti, ne serait-ce que pour éviter un transport au coût prohibitif - mais d'après un dessin de l'artiste envoyé, pour plus de commodité, dans la capitale.
Le tableau acquis par L'institut Calvet est la « teste » peinte directement devant la personne représentée, à partir de laquelle l'artiste pouvait achever « à loisir » un portrait complet. Le peintre et son modèle étaient liés, Nicolas Mignard nous l'apprend lui-même dans une lettre du 16 décembre 1661 adressée à un correspondant avignonnais. Appelé par le Roi à l'automne 1660, il avait quitté Avignon pour Paris et avait vite obtenu dans la capitale le plus grand succès, peignant notamment des portraits du Roi, de la famille royale et de la haute aristocratie : « Je crois que je ferai encore le portrait de Sa Majesté à la fin de l’été pour le plus tôt, quoique celui que j'ai fait soit le plus ressemblant que j'aie peint de ma vie. Vous en verrez une copie dans peu de jours que j'envoie Monsieur de St-Legier à qui j'ai de grandes obligations ».