Apollon et Midas
L'Apollon et Midas est la seule oeuvre dont les deux versions, celle de l'hôtel de Tonduti et celle des Tuileries nous soient parvenues.
Le sujet du tableau vient du livre XI des Métamorphoses (155-179). Mignard ne montre que les trois héros principaux de l'histoire.
Pan prétendant que la musique produite par sa flûte rustique est meilleure que celle qui naît de la lyre sous les doigts d'Apollon, le litige est arbitré par l'antique dieu Tmolus. Celui-ci décide en faveur d'Apollon, aux applaudissements de tous, sauf du roi Midas qui conteste tout haut la sentence.
Apollon, agacé par cette présomptueuse sottise, lui fait alors pousser sur la tête des oreilles d'âne.
Le doigt de Midas désigne encore Pan tandis que les oreilles de l'animal pointent déjà sous sa couronne.
Pan, sa flûte à la main, fier d'avoir été préféré, se retourne vers Apollon comme pour le narguer ; du dieu courroucé, nous ne voyons pas le visage, mais seulement le geste de malédiction sur Midas.
Le paysage est prolongé au loin par un jeu de lumières tantôt accrochées dans l'épaisseur des feuilles et tantôt posées sur le bord des nuages, de manière à conduire la vue vers l'horizon qui rayonne tout au fond.
Dans le tableau de Lille, non seulement les figures, mais même les arbres et leurs feuilles semblent découpés d'un trait acéré sur la plaque dure que forme le fond or.
Les figures de Pierre II Mignard sont comme enfoncées dans le sol et le paysage qui s'étend derrière elles est arbitrairement coupé par la ligne correspondant à l'ancien fond or.
Pour adapter la composition plus ancienne, le peintre a été obligé de trouver un compromis entre deux conceptions de l'espace qui se contredisent mutuellement.
Présentation de l'œuvre
Caractéristiques
H : 1.16 L : 2.08
Données spécifiques
22642
Achat de L'institut Calvet à Hôtel Drouot, 1962
Bibliographie et expositions
La peinture française du XVIème au XVIIIème siècle
Par Georges Brunel, édition Silvana Editoriale, Milano, 2015.