Apparition du Christ à Madeleine (Noli me tangere)
Dans la collection de Pierre Parrocel, où Marcel Puech l'a acquis, ce petit tableau était considéré comme une oeuvre de Louis Parrocel. Yves Di Domenico (1999) a rejeté cette attribution, jugeant avec raison qu'il ne pouvait s'agir que d'une peinture du XVIIIème siècle. Il propose d'y reconnaître la main d'Étienne. Cette hypothèse est discutable.
La vélocité d'un pinceau qui suggère les formes plus qu'il ne les définit ne ressemble pas au geste mesuré et a l'art réfléchi du Parrocel romain. Les lumières, vivement indiquées, se détachent sur un fond sombre et produisent l'effet d une apparition dans un espace construit d'une manière expéditive. Les étoffes sont déployées sans logique et les figures semblent n'avoir ni épaisseur, ni poids.
Tous ces traits font plutôt penser au fils de Pierre Parrocel qu'à son neveu. Il est vrai que l'on ne connaît guère d'esquisses peintes de Pierre Ignace alias Joseph François.
En revanche sa manière de dessiner, hâtive et elliptique, est bien attestée par les nombreuses feuilles publiées ces dernières années (Paris Avignon, 2007-2008 et Grenoble, 2011-2012). Le musée de Carpentras conserve un Christ et la Samaritaine (Bordeaux, 1958, cat. n° 186), esquisse à l'huile sur papier collé sur toile, qui présente les mêmes caractéristiques que le Noli me tangere d'Avignon.
Il porte au dos une inscription Étienne Parrocel et, pour les mêmes raisons, il pourrait revenir plutôt à Pierre Ignace alias Joseph François.
Présentation de l'œuvre
Caractéristiques
marouflée sur carton H 0.432 L 0.85 (dans le cadre)
Données spécifiques
2000.6.5
Donation de Marcel Puech à L'institut Calvet
Bibliographie et expositions
La peinture française du XVIème au XVIIIème siècle
Par Georges Brunel, édition Silvana Editoriale, Milano, 2015.