Courses de chevaux barbes à Rome. Scène du carnaval
« Véhicule » dans toutes les acceptions du terme, le cheval fut l'un des grands motifs du romantisme pictural.
Sa beauté, l'anatomie complexe de l'animal, l'immensité de l'imaginaire qu'il mettait en action en firent un véritable enjeu esthétique pour la nouvelle génération.
Géricault à cet égard témoigna sans doute d'une rupture beaucoup plus résolue avec les conventions figuratives héritées de la Renaissance et du XVIe° siècle que Vernet. L'émulation entre les deux amis peintres n'en est pas moins évidente dans la représentation de la furieuse course de chevaux libres à Rome, dont le départ (la mossa) se déroulait Piazza del Popolo. Elle constituait, au mois de février, l'une des grandes attractions du Carnaval, pour le plus grand plaisir des nombreux spectateurs étrangers (la course fit notamment une vive impression à Goethe).
La présente exposition confronte les représentations de cette course folle par Géricault (Lille, palais des Beaux-Arts), qui avait assisté au carnaval romain en 1817, Carle Vernet (Avignon, musée Calvet) et, enfin, Horace Vernet avec la belle toile du Métropolitain Museum, étude réalisée à Rome en mars 1820 pour un plus grand tableau (aujourd'hui perdu) réputé avoir été acquis par le duc de Blacas, -ambassadeur de France à Rome. Sans atteindre la grandeur intemporelle, quasi primitive, ni la sûreté rythmique de Géricault, Vernet, dans une veine plus pittoresque, ne démérite pas, se signalant par un pinceau débridé et une approche résolument coloriste. Cette manière « rapide » et cette palette chatoyante le situent sans ambiguïté du Côté romantique !
Texte de Alexis MERLE de BOURG
Présentation de l'œuvre
Caractéristiques
95.5 x138
Huile sur toile
Données spécifiques
827.2
Don de M. Vernet en 1826 à L'institut Calvet
Bibliographie et expositions
Cavales romantiques - Autour d'un tableau de GERICAULT venu de Baltimore
par Sylvain Boyer