Double portrait en Zéphyre et Flore

Ce tableau a longtemps passé oeuvre de Pierre 1er Mignard. En 1907, Bailly écrivait qu'il était "le meilleur des Mignard du musée ». 
Gillet (1934) n'a pas contesté l'attribution. Elle est en revanche refusée sans hésitation par Jean-Claude Boyer. Nikolenko (1982) est disposée à accepter le nom de Mignard, mais s'interroge sur l'identification des personnages. 

Une fois abandonnée la première hypothèse, en effet peu vraisemblable, selon laquelle ce seraient Anne d'Autriche et Louis XIV, on y a vu Mme de Montespan et le duc du Maine. 

La chose certaine est que l'on est devant un portrait mythologique, genre déjà prisé au XVIe siècle et dont le public est resté friand jusqu'au milieu du XVIIIe.

Zéphyre est reconnaissable à ses ailes de papillon et les fleurs dont elle est entourée désignent assez la déesse Flore. Les traits des deux personnages sont assez caractérisés pour que l'on y voie des portraits et la différence des âges rend plausible l'idée que ce soient une mère et son fils, quoique cela donne à la représentation une coloration incestueuse.

La peinture, qui n'est pas dans un état excellent, que manque de fermeté, que ce soit dans la composition ou dans l'exécution. Les deux personnages sont placés dans un espace indéterminé et leurs gestes, d'une délicatesse affectée, se répondent mal ; leurs regards flottent dans le vide.
Les draperies se plissent d'une manière heurtée et confuse, sans logique et sans lyrisme non plus.

Das attributions proposées, François de Troy, pierre Gobert ou Philippe Vignon, aucune ne s'impose et il convient de laisser ce tableau à la séduction un peu trouble dans la classe des anonymes.