Passage d'un troupeau devant le Colisée et l'Arc de Constantin à Rome

Le nom de Mlle Aimée Joüet-Pastré apparaît dans l'Annuaire de la société des amis du palais des papes dont elle était membre du conseil d'administration dans les années 1940. Elle habitait au Pontet, le château de Roberty, aujourd'hui transformé en centre hippique. On ignore comment Aimée Joüet-Pastré était entrée en possession de ces deux œuvres. La tradition familiale veut que ces deux tableaux aient appartenu à Mme Vigée-Le Brun ; un aieul de Mlle Joüet-Pastré les aurait achetés à sa vente. 

Quoique ce soient indiscutablement des pendants, ils n'ont pas le même caractère. Le Colisée est une vue de Rome bien reconnaissable : au fond le célèbre amphithéâtre dont on voit le flanc ouest et au premier plan l'arc de Constantin. La disposition des deux monuments l'un par rapport à l'autre est fidèlement respectée. On peut noter l'état ruineux de l'anneau extérieur du Colisée qui devait conduire le gouvernement pontifical à faire élever trente ans plus tard par Raffaele Stern le sperone (1807), ce grand contrefort de briques qui existe toujours. 

L'Abreuvoir est au contraire une vue imaginaire : on reconnaît seulement quelques sculptures célèbres, comme l'un des fleuves de la place du Capitole, arbitrairement disposées au milieu de fausses ruines. Ce mélange d'observation et de fantaisies est le ressort même de l'art de Robert. 

Il s'étend aux groupes de figurants qui peuplent ces édifices à demi-écroulés. 

Dans Le Colisée un lazzarone sorti de la campagne romaine observe un groupe de paysannes montées sur des ânes qui vient directement de chez Boucher (note de Marianne Roland Michel dans le dossier du tableau)

 Robert a repris au contraire à Piranèse le thème des menues occupations humaines qui contrastent avec la splendeur délabrée des édifices antiques.