New-York
1915
New-York est le sujet d'une gouache d'Albert Gleizes, datée de 1915. Inédite bien que donnée à L'institut Calvet en 1968 par la veuve du peintre, elle appartient à la brève période que l’artiste passe aux Etats Unis au moment où la guerre fait rage en Europe. Il a alors derrière lui le coup d'éclat du Salon des Indépendants de 1911, suivi d'une exposition à Bruxelles qui associe Gleizes, Delaunay. Léger, le Fauconnier et Dunoyer de Segonzac, occasion pour Apollinaire de reprendre et officialiser le nom de « Cubisme » lancé dès 1908 à propos de Braque, d'abord par Matisse puis par le critique Louis Vauxcelles.
La déclaration des hostilités en 1914 lui vaut d'être expédié en garnison à Toul, où il trouvera de nouvelles raisons de s'opposer à la guerre. C'est Juliette Roche, également pacifiste et dont le père était ministre, qui le fera démobiliser et qui, devenue Madame Albert Gleizes, partira avec lui à New York.
Là, architecture et musique de jazz vont éblouir l'artiste. Durant son bref séjour -ils repartent en mai 1916 pour I ‘Espagne- il crée plusieurs oeuvres où dominent les jaunes, et où le support papier offert à la gouache favorise transparences, frottis et hachures, déjà inaugurés dans des oeuvres faites à Toul.
Notre gouache est un hommage aux hautes silhouettes des immeubles lancés à l'assaut des nuage, bâtie sur des lignes aussi tendues que les câbles du pont de Brooklyn -sujet que Gleizes abordera cette même année puis à nouveau en 1917 et sur des couleurs qui, hormis les jaunes, sont celles du Cubisme cézannien. rouge brique et vert émeraude.
Présentation de l'œuvre
1915
New-York
Caractéristiques
Gouache sur papier contrecollé sur carton
65.4 cm x 50.5 cm
Signé, annoté et daté : A. Gleizes New-York 15
Données spécifiques
22.833
Don de Mme Gleizes en 1968 à L'institut Calvet
Bibliographie et expositions
Un Jour.
Oeuvres sur papier du XXème siècle
De Pierre Provoyeur
Fondation Calvet éd.2002