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Plat aux œillets rouges et tulipes bleues

Les céramiques islamiques étaient fabriquées avec une pâte artificielle très riche en silice ou se mêlait de la fritte et une petite part d'argile blanche. Un "lait" composé de quartz broyé et de fritte était ensuite posé, puis les couleurs, à base d'oxydes métalliques, étaient appliqués. La pièce recevait enfin une glaçure alcalino-plombifère et était enfournée entre 850et 900° dans des cazettes individuelles. 

La production d'Iznik connut son apogée au XVIe siècle puis déclina et en 1719 les fours d'Iznik étaient fermés; au XVIIIe siècle, Kühtaya avait repris l'avantage mais avec une production de qualité plus commune. 

Entre le XVe et le début du XVIIe siècle, la céramique produite à Iznik, ainsi qu'à Kühtaya et à Istanbul, connut une importante évolution formelle. Elle est notable à la fois dans les décors et dans la palette colorée. Vers 1480, un camaïeu de bleu et de blanc est employé au service d'un répertoire fantaisiste issu de l'art des ornemanistes. Dans les années 1540 à 1550, la palette s'enrichit de vert grisé, de mauve et de vieux rose. Le décor est fait de larges compositions florales. Les influences chinoises se font sentir dans le contour chantourné des plats. L'emploi d'une palette parfois limitée au bleu et au blanc et de certains motifs (lotus) renforcent cet apport extrême-oriental. Dans les années 1555 se produit une révolution technique: l'utilisation d'un sable ferrugineux permet d'obtenir un magnifique rouge tomate. Le "rouge d'Iznik" est, dans l'histoire de la céramique, la mremière réussite d'un rouge de grand feu sous glaçure. Il apparaît sur des pièces de forme et des carreaux de revêtement. Dans les années 1575, il est associé à un bleu violine pâle, rehaussé de bleu violacé soutenu; l'association de ces couleurs a donné les plus belles pièces d'Iznik. Le flore fantaisiste, au dessin précis, se déploie largement. A la fin du XVIe siècle, la même palette est employée dans le décor dit aux "quatre fleurs": églantiers, oeillets, jacinthes, tulipes en combinaisaons variées. La répétition de ces modèles aboutira à un tarissement de la créativité des céramistes d'Iznik et à une baisse sensible de la qualité.

Le centre de production de Kühtaya remplaça après 1719 celui d’Iznik, actif depuis la fin du XVe siècle.

A Kühtaya, les Arméniens tiennent une large part dans la production qui prend le relais de celle d'Iznik. Le jaune est alors introduit; les formes sont souvent issues du travail du métal. Le décor floral prédomine, à côté de sujets chrétiens ou tirés de la tradition arménienne (Saint Georges et le dragon). La production périclite à son tour au début du XIXe siècle. 

Sophie Makariou

Présentation de l'œuvre

Région
Iznik (Turquie)
Lieu

Iznik (Turquie)

Caractéristiques

Matières

Faïence

Diamètre: 27 cm

Données spécifiques

Numéro d'inventaire

2001.7.7

Musée d'accueil
Musée Calvet
Provenance

Donation du Docteur Georges Reboul en 2001 à L'institut Calvet

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