Portrait de Jean-Paul Louis, marquis de Vento

Le personnage, identifié par l'étiquette du revers, est Jean-Paul Louis de Vento, marquis des Pennes, né en 1758. Il épousa en 1787 Louise Joséphine Antoinette Olympe de La Baume-Suze. De ce mariage naquit Emilie de Vento des Pennes (1794-1865), laquelle devait se marier en 1812 avec Maurice de Laincel (1789 1845). Louis de Laincel, leur fils (1818-1882), fut le père d'Alice de Laincel-Vento. 

Jean-Paul de Vento est représenté en tenue de chasseur, sur un fond de paysage. Sa main droite tient le canon de son fusil tandis que la gauche se pose sur la tête du chien qui lui rapporte une perdrix morte. Son visage est vu de trois-quarts et son regard se porte vers un objet lointain, hors du champ du tableau. 

Le jeune homme semble se détourner du spectateur pour s'enfermer dans ses propres pensées, effet accentué par la présence du chien au premier plan qui s'interpose entre le modèle et celui qui regarde le tableau de sorte que l'on est invité à y voir non pas un personnage qui se donne en spectacle mais un homme que l'on surprend dans la familiarité de ses occupations. 

Ce goût du portrait intime, qui rompt, ou fait mine de rompre, avec la mise en scène sociale, est caractéristique des vingt dernières années du XVIIIe siècle. Il se manifeste chez des artistes tels que Vestier, Ducreux ou Duplessis avec davantage d'autorité et un accent plus original, mais sans la tonalité délicate et mélancolique qui fait le charme de ce portrait. On peut songer à Danloux ou Trinquesse.