Relief en-tête de décret de proxénie
339 av. J.-C.
Le relief est fragmentaire. Manque la partie inférieure de la plaque, une stèle pyramidante. A droite, la déesse Athéna casquée, le bouclier appuyé contre son bloc, tend une couronne à un guerrier coiffé d’un casque à aigrette et vêtu d’une cuirasse. Derrière lui, s’avancent deux autres soldats. Il s’agit de l’en-tête d’un décret conférant la proxénie à Phôkinos, Nicandros et Dexithéos. La proxénie peut se définir comme un honneur en même temps qu’une charge.
Les devoirs du proxène étaient en partie d’ordre diplomatique, en partie d’ordre consulaire. Cette distinction récompense en priorité des individus, exceptionnellement une cité entière qui, pour des raisons d’arbitrage, de médiation ou d’alliance ont rendu service à la cité. Ici, le nom d’un des proxènes, Phôkinos, désigne le citoyen d’une cité alliée d’Athènes, Mégare.
La proxénie a été conférée à trois militaires en même temps ce qui est rare. Grâce aux recherches d’un épigraphiste britannique, Stephen Lambert, membre de la British School à Athènes, la base du décret a été localisée dans les réserves du Musée épigraphique d’Athènes. Le savant britannique a retraduit et commenté le texte. La valeur du document n’est pas esthétique -la scène est traitée en bas-relief, la facture d’ensemble est médiocre- mais historique. Le décret livre le nom d’un orateur célèbre du IVe siècle av. J.-C., Dèmosthène.
Contrairement à une idée reçue, Démosthène n’apparaît pas comme l’homme politique athénien ayant proposé le plus de décrets de son vivant. Si nous ne possédons quasiment pas de textes de loi du grand Athénien, ce n’est pas parce qu’ils ont été tous martelés après sa mort. Cette vision, accréditée par Plutarque, fait partie du « mythe Démosthène ». Quoi qu’il en soit, le décret d’Avignon contribue à la connaissance de celui qui, après sa fin tragique, a été considéré comme un des orateurs les plus remarquables de son temps.
Présentation de l'œuvre
339 av. J.-C.
Données spécifiques
E28
Acquis par L'institut Calvet en 1841 du Musée Nani de Venise.