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Sarcophage féminin

XXVIe - début de l'époque perse (550 av. J.-C)

Le réceptacle complet, élaboré et décoré selon la pratique des ateliers de Haute Égypte après la domination kūshite, était destiné à une «honorable maitresse de maison » nommée Shap-en-nyny, « Don de Nyny ». Ce nom de femme est absent comme tel du répertoire onomastique.

Pourtant, il semble pouvoir être compris comme une variante de Shap-en-oun, très courant à Thèbes durant l'époque saïte et postérieurement, et qui est un diminutif familier de Shap-en-Ounnefer, faisant référence à Osiris ayant vaincu la mort et désigné alors comme "Onnophris le Triomphant". 

Elle était fille d'un «prophète de Khnoum» nommé Neboul, « Mes seigneurs perdurent avec mon bai» ,également non attesté". Cet homme, à qui aucun titre Civil ou sacerdotal n'est donné, était le fils d'un prêtre, «Père divin de Khnoum», dont le nom, très répandu à l'époque tardive, est en partie illisible mais paraît être Hor-oudja, « Horus est sauf». 

La mère de la titulaire était appelée Djed-Mout ioues-ânkh, « Mout dit : elle est vivante» ce qui pourrait indiquer une origine thébaine, Mout étant la parèdre d'Amon de Karnak. 

Quant à la mère de cette dernière, elle était désignée sous l'appellation de Sebegou, «(Celle des) Sobek», peut-être à mettre en relation avec la région du sud de Thèbes et la « Crocodilopolis » de Dahamsha près de Gebelein. 

Un fait inhabituel est à relever. Devant les cantons inférieurs des yeux-Oudjat prophylactiques du bas de la face antérieure du couvercle, un scribe a rajouté le titre et le nom d'un Tja-Khonsou-redjou, «Le rejeton de Khonsou est florissant», «prêtre purificateur d'Amon ». 
Ce fait constitue une énigme et l'on en est réduit aux hypothèses : celle d'une usurpation paraît peu défendable, tout comme celle d'une signature du prêtre ayant participé à la mise en place des textes. 
Il reste qu'il pourrait s'agir d'un proche ayant tenu à manifester ainsi son affection envers une parente ou une alliée familiale. 

Inscriptions :
Elles sont réparties, en cursive hiéroglyphique traditionnelle, parfois peu soignée, sur la face antérieure du couvercle et les bords extérieurs du dos de la cuve. Elles ne contiennent que des formules d'offrande stéréotypées. 
Celles-ci placent la bénéficiaire sous la protection tutélaire d'Osiris en ses lieux de pèlerinage principaux, en tant que « seigneur de Busiris pour le Delta, 
« seigneur du ciel » à Héliopolis, « Celui qui est a la tête de I'Occident » et « seigneur de l'éternité» en Abydos. 

J.-C.G.

Présentation de l'œuvre

Date

XXVIe - début de l'époque perse (550 av. J.-C)

Lieu

Haute Egypte, sud de Thèbes, Esna ou Assouan (?)d'après les inscriptions

Caractéristiques

Matières

Sycomore stuqué et peint

Cuve : L. 170,5 ; l. 48 ; pr. intérieure 9,5 cm

Couvercle : H. moyenne 170,5 cm ; l. épaules 46,7 cm


Décoration : 
Dessus : Nout ailé ; tableau d'Osiris en gloire ; vignette évoquant la momification. 
Flancs : dix cantons à vignettes par côté, canopes et gardiens divins, yeux-oudjat. 
Sommet du masque : dans un ovale, figure féminine soutenant l'horizon. 
Sous la sole du couvercle : Apis galopant en portant la momie.
Revers du couvercle et intérieur de la cuve. Revêtus d'enduit blanc et non décorés.

Données spécifiques

Numéro d'inventaire

A304

Musée d'accueil
Musée Lapidaire
Provenance

Achat de L'institut Calvet en 1867

Bibliographie et expositions

Bibliographie

Fastueuse Egypte
Sous la direction d'Odile Cavalier

Catalogue de l'exposition - 25 juin au 14 novembre 2011.
Avec la collaboration scientifique de Jean-Claude Goyon et Lilian Postel, 
Paris, Editions Hazan, 2011

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