Triomphe de Galatée

Le volcan de l'arrière-plan nous fait penser qu'il doit s'agir d'un triomphe de Galatée plutôt que d'Amphitrite. Le séjour de cette nymphe aimée du cyclope Polyphème, auquel elle préférait le beau berger Acis, était la côte orientale de la Sicile. L'attribution a été beaucoup discutée. L'étiquette collée au revers de la toile et qui dit Coypel pourrait remonter au XVIII siècle. 
Les anciens catalogues du musée rapprochent tous ce tableau de Francesco Albani, soit comme original, soit comme copie d'atelier. Pourtant le catalogue manuscrit de la collection Sauvan et l'acte d'acquisition de 1827 portent aussi Coypel. C'est seulement dans le catalogue de 1924 que ce nom est repris en précisant : Noel Nícolas Coypel. Brejon de Lavergnée et Volle (1988) sont revenus à l'hypothèse italienne, sous une forme prudente : Peinture romaine influencée par Raphaël et I'Albane . Jérôme Delaplanche a éliminé résolument, et à juste titre croyons nous, la peinture d'Avignon du catalogue de Noěl Nicolas Coypel. Le dessin à la fois rond et arrêté et la franchise du coloris nous font penser qu'il s'agit plutôt d'une peinture française qu'italienne, du milieu du XVIIème siècle, incontestablement marquée par l'influence de l'Albane. Caix de Saint-Aymour (1919, cat. n° 366) a relevé que parmi les onze tableaux présentés par Louis II de Boullogne à l'exposition de 1699 figurait une Galatée sur les eaux. La correspondance conservée dans le dossier évoque plusieurs fois le nom de Bon Boullogne et c'est certainement dans ce milieu qu'il faut situer le Triomphe de Galatée de Calvet.