Vue générale d'Avignon

Cette vue traditionnelle de la ville d'Avignon est peinte sur le motif, depuis la rive droite du second bras du Rhône, du côté de Villeneuve lès-Avignon. Elle présente, outre les iles Piot et de la Barthelasse, les principaux monuments emblématiques de la cité, dont le Palais des Papes, le pont Saint-Bénézet, les remparts ainsi que l’ancien pont de bois. 

Ce dernier fut construit en 1818 et ouvert à la circulation dès 1820. Il reposait sur une charpente de bois qui formait plusieurs piliers jusqu'à ce qu'il soit remplacé par un pont en pierre en 1909.

La végétation de I ‘ile Piot empêche d'apercevoir le pont suspendu, construit à haubans et suspentes, traversant le petit bras du Rhône en direction de Villeneuve-lès-Avignon. Construit en 1 845 en remplacement d'un pont en bois, il fut détruit en partie durant l'été 1944 au cours des bombardements anglo-américains, puis définitivement démoli à la suite de l'édification du nouveau pont, en 1961. 

L'artiste, célèbre en son temps pour ses portraits de la bonne société, s'est intéressé à la représentation de la nature et des effets de la lumière sur le motif et l'architecture, à différentes périodes de l'année, et à certains moments de la journée. 

Paul Sain avait l'habitude de poser son chevalet sur la rive droite du Rhône, du coté de I ‘ile de la Barthelasse, de I'ile Piot, ou parfois sur la rive du coté de Villeneuve-lès Avignon, pour bénéficier d'un point de vue permettant de synthétiser dans une même composition les trois symboles architecturaux de sa ville natale. 

Il semble que cette vue générale d'Avignon, depuis Villeneuve-lès-Avignon, soit l'une des seules de l'artiste. 

Il participa dès 1879, et jusqu'à sa mort, au Salon des artistes français à Paris, ainsi qu’à de multiples expositions à Avignon et dans d'autres villes de Province. En se basant sur les véhicules circulant sur le pont de bois, dont un omnibus à chevaux, il est possible de dater cette toile des années 1900-1905. Le photographe Charles Bartesago (1878-1973) réalisa, quelques années plus tard, des prises de vues générales de la ville, depuis les berges de I’ile Piot, comparables à l'œuvre de Paul Sain.