Portrait de l'abbé Claude Siffred Duplessis

Joseph-Siffrein DUPLESSIS

Ce tableau a été acheté à la faveur d'un quiproquo. Les délibérations de l'administration Calvet montrent qu'en 1875 elle avait formé le dessin d'acquérir un portrait par Duplessis de l'abbé Arnaud que vendaient une dame Camille Barjavel et un certain Eugène Martin. Le tableau fut catalogué en 1879 comme portrait de l'abbé Arnaud. François Arnaud (1721-1784),d'Aubignan, fut un journaliste à la plume brillante et à l'esprit acéré qui s'illustra dans la défense de la musique de Gluck contre celle de Piccinni. A titre de célébrité vauclusienne, il avait sa place toute désignée au musée Calvet. Par malchance, le portrait acheté par l'administration n'était pas le sien. L'erreur fut rectifiée rapidement et, à partir du catalogue de 1909, le tableau comme portrait d un oncle de Duplessis. Le vrai portrait d'Arnaud est au musée de Carpentras, donné par Duplessis lui-même.

Celui du musée Calvet représente un oncle du peintre, moins illustre et moins mondain, qui était prêtre bénéficier de la cathédrale Saint Siffred. Il était arrivé dans les mains de Mme Barjavel et d'Eugène Martin par l'intermédiaire de Hyacinthe d'Olivier-Vitalis, bibliothécaire de Carpentras. Dans ce visage où les traits de couperose contrastent avec le bleu de la barbe, le regard brillant de vivacité anime une expression à la fois désabusée et indulgente. La grande austérité du fond uni et l'habit noir, juste réhaussé d'un liseré blanc, accentuent l'éclat de cette belle et sympathique figure.