Sainte Marguerite
L'entrée de ce tableau au musée n'est enregistrée ni dans les Délibérations, ni dans le volume des Dons. Dans le catalogue de 1858 on lit que l'oeuvre « a beaucoup souffert" et son mauvais état est encore mentionné en 1879.
La vie de sainte Marguerite est connue par la Légende dorée. Cette bergère convertie au christianisme excita une violente passion chez Olibrius, le gouverneur romain Antioche.
La résistance de la jeune fille lui valut d'être jetée dans une prison où un dragon la dévora, mais la croix qu'elle portait lui servit à percer le ventre du monstre d'où elle sortit indemne. Après quantité d'autres supplices infligés par le féroce Olibrius, elle finit décapitée.
Elle est le plus souvent représentée à côté d'un horrible serpent, comme dans le célèbre tableau de Raphaël au Louvre; une petite croix à la main fait également partie de ses attributs traditionnels.
Si l'on ne savait pas que Philippe Sauvan a été l'élève de Pierre Parrocel, il suffirait de cette peinture pour le deviner. La sainte est représentée à mi-corps sur un fond vide; un halo de lumière détache sa tête et tient lieu de l'auréole, que les peintres du XVIII ème siècle emploient rarement.
Son attitude suggère un recueillement modeste. Les crocs acérés et l'oeil terrifiant du dragon sont repoussés vers l'arrière, comme le souvenir lointain d'un mauvais jour. L'inclinaison de la tête, de la croix et des plis du vêtement créent une souple ondulation autour de l'axe central. Concentrée sur le visage et les mains, la lumière, au lieu de donner au corps un caractère palpable, le transforme en une substance irréelle.
Présentation de l'œuvre
Caractéristiques
H : 0.74 L : 0.60
Données spécifiques
843.3
Donation M. Quenin en 1843 à L'institut Calvet
Bibliographie et expositions
La peinture française du XVIème au XVIIIème siècle
Par Georges Brunel, édition Silvana Editoriale, Milano, 2015.